Ce sont les salaires qu’il faut augmenter, pas l’âge de départ à la retraite ! [Edito]

Publié le 24/05//2022

La vie chère et l’inflation sont amplifiées par une économie complètement dérégulée. Cela fait 3 mois que l’invasion de l’Ukraine par Poutine a commencé et les conséquences sont terribles pour le peuple ukrainien, mais aussi pour les citoyens ou syndicalistes russes emprisonnés pour la paix. Plus loin, le Covid provoque des centaines de morts par jours dans de nombreux pays d’Asie et partout les maladies dues au dérèglement climatique ou à la pollution explosent. Les répercussions concrètes de ces situations font qu’au-delà des drames, elles désorganisent les productions. Les fonds de pensions et autres actionnaires ici en profitent pour spéculer, ce qui ajoute de l’inflation à l’inflation.

Comme l’ont marqué sur leurs panneaux syndicaux plusieurs salariés sous-traitants dans la maroquinerie : « tout augmente, le carburant, l’alimentation… ainsi que le prix de vente des sacs Vuitton… et nos salaires ? ». Depuis le 1er octobre 2021, le SMIC qui est indexé sur la hausse des prix, a été réévalué mécaniquement de 83€ brut de plus par mois.  Nos syndicats ont obtenu de nombreuses avancées lors des Négociations Annuelles Obligatoires, parfois par des grèves lorsque les directions d’entreprises ne voulaient pas entendre les légitimes revendications des salariés. Il faut mettre en avant les plus de 100€ brut gagnés dans plusieurs usines, pour que les victoires des uns servent aux autres.

Ce sont les salaires et les pensions qu’il faut augmenter, pas l’âge de départ à la retraite !

Pour ne plus voir son salaire rongé par l’inflation qui va durer, la CGT porte la proposition d’indexer automatiquement les minimums de conventions collectives et des échelons sur les augmentations du SMIC. En attendant, le textile a montré la voie, car nous avons obtenu que tous les échelons et niveaux soient augmentés de 2,7% au 1er Mai 2022, avec une clause de revoyure comme dans le précédent accord. Les autres branches professionnelles, tout comme les entreprises, doivent accepter les demandes de la CGT de rouvrir les négociations sur les salaires.

Comme 70% de la population, tous les syndicats sont opposés à une nouvelle loi de régression sociale sur les retraites. Le président qui n’a pas de majorité, veut faire travailler plus longtemps les anciens qui n’en peuvent plus. Ceci  empêcherait plus encore les jeunes d’accéder à un emploi. Les mêmes qui nous licencient avant 60 ans, veulent repousser l’âge de départ à la retraite à 64 ou 65 ans ! C’est un projet de réforme injuste et injustifié. Même le Conseil d’Orientation des Retraites indique qu’il n’y a pas de problème de financement.

La CGT revendique le retour à la retraite à 60 ans avec aucune pension en dessous du SMIC. Plusieurs solutions existent pour la mettre en place comme l’égalité des salaires homme - femme, l’élargissement de l’assiette de cotisations sur toutes les primes, ou l’augmentation des cotisations sociales dites patronales plutôt que de continuer à les exonérer par milliards sans aucune contrepartie.

Avant les législatives, les syndiqué.es CGT vont distribuer 700 000 « 4 pages » pour porter partout nos propositions cohérentes sur les salaires et les retraites. A la suite de cette période électorale, la mobilisation syndicale sera autant cruciale pour empêcher les mauvais coups que pour gagner de nouveaux droits. Chaque syndiqué.e aura un rôle important à jouer.


Source : Journal du THCB mai 2022
Crédit photo : Bapoushoo


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