
Publié le 17/07/2025
Ce premier volet du CNF (Comité National Fédéral) a été une véritable immersion dans le quotidien des travailleuses et des travailleurs, où la voix des délégués a révélé les défis et les luttes du monde syndical.
Les salaires doivent à minima suivre l'inflation et améliorer le niveau de vie
Au cœur des préoccupations, la dignité des salaires est mise en avant, avec un plaidoyer pour des rémunérations stables plutôt que des primes éphémères, et pour des augmentations générales qui seules peuvent réellement contrer l'inflation et améliorer le niveau de vie. Dans bien des entreprises, nos syndicats mènent un combat constant pour imposer le salaire plutôt que des primes, telle que la PPV (Prime de Partage de la Valeur). Ce travail de conviction, mené avec pédagogie auprès des salariés, a permis dans certains cas de transformer ces primes en salaires pérennes, comme en témoigne un récit du délégué syndical de l’entreprise G’IMPRIM.
Des augmentations générales (AG) plutôt que des primes individuelles (AI)
La CGT se tient en rempart contre l'érosion des salaires, et milite sans relâche pour des augmentations générales (AG), préférables aux augmentations individuelles (AI) dont les critères, comme chez MAT, deviennent de plus en plus opaques et arbitraires, une dérive que l’on doit refuser catégoriquement.
Mais notre combat ne doit pas s’arrêter là. L’impératif est clair : les salaires doivent, à minima, suivre l'inflation, et autant que possible, accroître le pouvoir d’achat.
Dans les secteurs comme le textile et l'habillement, la question de la réindustrialisation est cruciale. Il faut relancer la production en France, et créer des emplois stables et de qualité. A défaut de cette réindustrialisation qui se fait attendre, des baisses d'activité persistent, poussant certaines entreprises à avoir recours à l'APLD (Activité Partielle de Longue Durée) et aujourd'hui l'APLD-Rebond. Le paradoxe est là : des milliers d'heures supplémentaires sont pourtant réalisées ! (DOMO, ADLER PELZER).
Le secteur de la Maroquinerie, quant à lui, dévoile derrière l’image luxueuse des grandes marques, une réalité plus complexe, celle d’une sous-traitance omniprésente, qui demeure un problème majeur. Un recul semble s’amorcer, les commandes diminuent, générant de l’inquiétude chez les artisans notamment chez SOFAMA.
Pour ce qui est de la blanchisserie, qui emploie plus de 40 000 salariés en France, elle souffre d’une domination quasi-monopolistique d’ELIS, qui impose un dumping social effrayant, avec des conditions de travail éprouvantes pour des salariés souvent payés au SMIC.
Sécurité et santé sont constamment menacées
Les conditions de travail demeurent une préoccupation majeure et un champ de bataille, où la sécurité et la santé sont constamment menacées, entre l'exposition aux produits dangereux (NOVACEL groupe CHARGEURS), la dissimulation des accidents (GRANGER Frères), et les conséquences insidieuses du recours à la robotisation, qui loin de résoudre les problèmes, aggrave les conditions de travail en réduisant les effectifs et en intensifiant la charge de travail, provoquant une montée des risques psychosociaux et des maladies professionnelles. Cette situation inacceptable exige une réaction ferme via l’inspection du travail et la mobilisation des syndicats via le CSSCT.
Une organisation du travail défaillante
Face à cette dégradation, la responsabilité est souvent renvoyée au salarié, alors qu’elle relève d’une organisation du travail défaillante. Plutôt que de parler de QVT (Qualité de Vie au Travail), la CGT préfère se concentrer sur les conditions de travail concrètes, de même qu’afin d’éviter l'inaptitude au travail, elle privilégie la formation professionnelle, au départ contraint des salariés.
Parmi les sujets de tension, la modulation du temps de travail et la polyvalence liés à la recherche effrénée de rentabilité génèrent du stress, des troubles physiques,, de la perte de qualité et des vagues de démissions.
Former, informer, et rassembler, même dans un paysage syndical fragmenté par les manœuvres patronales
Dans ce climat social tendu, la CGT incarne une force patiente et déterminée, capable de faire bouger les lignes face à des directions souvent hostiles comme chez HEXCEL ou HERMES. Si les directions multiplient les pressions, c’est bien le signe que l’action syndicale reste indispensable et que le syndicat, tel un rempart face aux discriminations, agit comme un foyer de conscience collective, permettant la mobilisation des salariés, clé de voûte des négociations. Mais au-delà des luttes ponctuelles, c’est tout un travail de fond qui s’opère : former, informer, et rassembler, même dans un paysage syndical fragmenté par les manœuvres patronales.
L’heure est venue de revendiquer haut et fort la légitimité du combat syndical, et de redonner toute sa place à la syndicalisation.
► Source : Journal du THCB juillet 2025
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