Unis contre l'austérité et la répression ! [Edito]

Le budget vient d'être voté, et, vulgairement, il est à mille lieues des attentes des travailleuses et travailleurs, renforçant les injustices sociales et ne remettant jamais en cause les écarts de classe qui minent notre société. Derrière les discours de rigueur et de responsabilité, dans les faits, ce budget est toujours plus inéquitable. Cerise sur le gâteau, le patronat profite opportunément de l'austérité budgétaire pour esquiver les NAO, imposant des négociations moins ambitieuses.

Ainsi, comme trop souvent, ce sont les travailleurs, les privés d'emploi, les retraités, et les jeunes qui paient l'addition, les mêmes qui, en première ligne, supportent une dette de 3 000 milliards d'euros, prétexte pour leur imposer l'austérité, alors même que ses causes profondes, comme les cadeaux fiscaux, les exonérations massives de cotisations sociales et le refus obstiné d'une véritable justice fiscale restent soigneusement écartées du débat public.

Les reculs obtenus sur le budget, les luttes victorieuses pour sauver des emplois et des outils industriels, et la solidarité qui s'exprime dans les entreprises et les territoires démontrent que l’espoir réside dans l'action, l'unité et la détermination du monde du travail.

Certes, la mobilisation sociale et le débat parlementaire ont permis d'obtenir des retraits sur certaines mesures parmi les plus injustes, notamment dans le budget de la Sécurité sociale, signe que les luttes peuvent faire bouger les lignes. Pour autant, ils ne sauraient masquer l'essentiel, celui de l'orientation générale d'un budget qui fragilise durablement les services publics, la protection sociale et les droits des salariés.

Par ailleurs, le monde du travail paie le prix fort d’une politique de désindustrialisation. Derrière les promesses de réindustrialisation, il y a des fermetures de sites, des plans de licenciements et des territoires abandonnés. Cette stratégie développe la précarité et pousse le pays vers une paupérisation qui se propage comme une traînée de poudre.

Dans ce contexte déjà dégradé, la répression patronale et la discrimination syndicale franchissent un nouveau cap, ciblant ostensiblement la CGT. Les pressions, sanctions, et les entraves à l'exercice des mandats, frappent nos camarades, dans une volonté claire de briser toute contestation sociale. Signe inquiétant de criminalisation de l'action syndicale, cette offensive touche désormais la direction confédérale, avec la mise en examen de notre secrétaire générale, Sophie Binet, pour injure publique.

S'en prendre aux militantes et militants de la CGT, c'est tenter d'intimider l'ensemble du monde du travail ; et nous le dénonçons avec la plus grande fermeté. Cette discrimination syndicale est une attaque frontale contre la démocratie sociale et accompagne des politiques qui, faute de convaincre, cherchent à imposer par la contrainte ce qu'elles refusent de négocier.

Pourtant, l'histoire sociale nous rappelle une vérité, c’est que rien n'est jamais écrit d'avance. Les reculs déjà obtenus, les luttes victorieuses pour sauver des emplois et des outils industriels, et la solidarité qui s'exprime dans les entreprises et les territoires démontrent que la mobilisation collective demeure une force décisive.

Dès lors, face à ce budget et à la répression qui l'accompagne, l'espoir réside dans l'action, l'unité et la détermination du monde du travail. C'est par la lutte, la défense des libertés syndicales et l'exigence de justice sociale que nous pouvons imposer un autre avenir, fondé sur le partage des richesses, la dignité au travail et le respect de celles et ceux qui font vivre ce pays.

En cette fin d'année, profitez bien des fêtes, en attendant que s'ouvre une année de conquêtes sociales.

Hassen NASSI
Secrétaire général
Editorial du journal de la Fédération THCB, décembre 2025


Source  : Journal du THCB décembre 2025


 

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