
Publié le 25/11/2025
Depuis plusieurs semaines, une petite musique montre que le patronat serait au bord de la crise de nerfs, suite à un tsunami d’impôts aux entreprises que l’Assemblée nationale aurait votés lors de l’examen du budget 2026. Un chiffre de 53 milliards d’euros est même mis en pâture pour crédibiliser ce récit !
Après la mobilisation générale du Medef avortée en octobre dernier, revoilà donc son président à la manœuvre, mais cette fois sur la conférence sur le travail et les retraites. En effet, celui-ci n’a rien trouvé de mieux que de faire un bras d’honneur au gouvernement en jouant le jeu de la chaise vide ! On pourrait presque rire de ce cirque si derrière n’était pas en jeu l’égoïsme des plus riches qui refusent de contribuer à égalité du reste de la population au détriment du budget de la nation. À s’agiter sur des hypothétiques passes d’armes entre le gouvernement et le patronat, on n’en viendrait presque à oublier que la santé va être encore une fois mise au régime sec, avec un nouveau tour de vis dans les dépenses en mettant directement à contribution les malades par le biais d’un doublement du montant des participations forfaitaires, des franchises, mais aussi de leurs plafonds. 7,1 milliards d’euros d’économie dans le champ de la santé, renvoyés à nous tous ! C’est de même avec cette mesure d’année blanche qui va creuser encore les inégalités : le blocage de la revalorisation sur l’inflation sur les pensions de retraite, les allocations familiales, la prime d’activité, l’aide personnalisée au logement etc., etc., auront pour conséquence de baisser en valeur réelle ces aides, sachant qu’en 2026 l’inflation devrait avoisiner 1,3 %. Encore un tour de vis de presque 6 milliards d’euros d’économisés sur le dos de la population la moins favorisée.
Le 2 décembre, en grève et en manifestation pour revendiquer des augmentations de salaires dans nos entreprises, un budget de progrès et de justice sociale !
Enfin, en s’opposant mordicus à l’application de la taxe Zucman de 2 % qui aurait fait rentrer dans les caisses plus de 20 milliards d’euros sur les 0,01 % de français les plus fortunés, le patronat offre au gouvernement l’occasion de maintenir la contribution exceptionnelle de l’année dernière pour les riches. Une justice fiscale en trompe-l’œil alors que toutes les études montrent que le déficit structurel est dû principalement au manque de recettes fiscales. Les cadeaux fiscaux de début de mandature vers les plus riches par le président Macron arborant sa devise foireuse du « ruissellement » de l’économie coûtent décidément très cher à la société française. Pour finir ne nous gargarisons pas avec le décalage de la réforme des retraites, même si la symbolique reste importante. L’effort consenti sur le budget se fera principalement dans nos poches et sur nos services publics, nos hôpitaux, nos écoles ou notre protection sociale.
C’est pourquoi il est important que le 2 décembre nous soyons toutes et tous nombreux dans les rues en grève à l’appel de notre confédération CGT pour exiger plus de justice fiscale.
Maurad RABHI
Secrétaire fédéral
Editorial du journal de la Fédération THCB CGT, novembre 2025
► Source : Journal du THCB novembre 2025