Retraites : comprendre pour convaincre, mobiliser pour gagner

Publié le 21/12/2022

Le jeu de dupe de la concertation

Démarré le 11 octobre, le premier cycle de concertation sur la contre-réforme, des retraites du gouvernement ne laisse guère de place à l’échange et encore moins à des propositions alternatives, que celles amenées par l’exécutif. Malgré tout, les syndicats ont porté leur arguments lors des concertations. Que ce soit sur le thème du travail des seniors, de la pénibilité au travail, ou encore du thème le plus conflictuel qu’est l’équilibre financier du régime de pension, le gouvernement n’a rien voulu entendre, obnubilé par le « Casus Belli » du relèvement de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. La fin des trois cycles montre encore une fois que le président et l’exécutif méprisent les salariés comme les organisations syndicales !

Une contre-réforme rejetée à plus de 75% par les Français

Alors que les sondages montrent que les Français rejettent à plus de 75 %, tout report de l’âge de la retraite, que les syndicats exigent un vrai droit sur la pénibilité du travail, tel qu’un trimestre supplémentaire après plusieurs années d’expositions à un risque, ou encore des aménagements de fin de carrière des seniors, indispensables pour les maintenir dans l’emploi jusqu’à la liquidation de leurs pensions. Les premières esquisses du projet de loi amènent de vrais reculs. Aucune de toutes les propositions émises par les syndicats n’a été retenue. Au final, peut-être juste de l’affichage pour éviter l’embrasement qui se prépare… Il est vrai qu’avec un tel recul de droit chez les salariés du privé comme du public, l’exécutif risque fort de mettre le feu aux poudres et les travailleurs dans la rue. Même si l’issue était jouée d’avance, tous les syndicats ont été jusqu’au bout de la démarche pour éviter d’être stigmatisés ou accusés de blocage.

L’ensemble des syndicats de salariés et de jeunesse unis et déterminés pour des mobilisations fortes dès le mois de janvier

Maintenant, les choses sérieuses peuvent commencer avec l’annonce des mesures ! Quant au jeu de dupe de cette concertation pour diviser les syndicats, elle aura surtout réussi à remettre l’ensemble des syndicats de salariés et de jeunesse unis et déterminés pour des mobilisations fortes dès le mois de janvier.

Les mensonges du gouvernement et du président : faire croire de prendre en compte la pénibilité

Le gouvernement ne parle pas de pénibilité mais d’usure professionnelle, comme le Medef. Comme si l’usure professionnelle était une fatalité qui permettait au patronat de se dédouaner de ses responsabilités. Le gouvernement veut supprimer les régimes spéciaux, qui permettent justement de prendre en compte la pénibilité de certains métiers. De nombreux salariés sont aujourd’hui exposés. Par exemple, près de 2.7 millions sont exposés à un ou plusieurs agents chimiques cancérigènes, près de 10.7 millions à des contraintes physiques marquées.

La CGT revendique de partir de la réalité des conditions de travail pour déterminer la hauteur de la réparation

Au-delà de la prévention, la CGT revendique qu’une réparation sur l’exposition à la pénibilité soit déterminée à partir de la réalité des conditions de travail spécifiques à chaque métier, et sans des seuils inaccessibles à la quasi-totalité des travailleurs. Nous proposons un trimestre supplémentaire validé par année d’exposition qui permettrait aux salariés de partir jusqu’à 5 ans plus tôt à la retraite. Le groupe Solvay l’a mis partiellement en pratique dans un accord d’entreprise depuis maintenant quelques années. Exigeons dans l’ensemble de nos industries ce nouveau droit !

Projet du gouvernement Borne – Macron,pour nous faire travailler plus et gagner moins => application de la contre-réforme à l’été 2023, toutes et tous concernés :

 

Retraites minimum à 1200 € :  des promesses mais que de la com’ !

Six millions de retraités touchent une retraite inférieure 1200 euros nets. Mais d’après le gouvernement, seulement 1,4 million de salariés seraient concernés ! Ce différentiel s’explique par le fait que la mesure gouvernementale ne s’appliquerait qu’aux carrières complètes. Les carrières hachées devront se contenter de l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA), autrement dénommée minimum vieillesse, actuellement de 953 euros. Rappelons que depuis 2003, la loi prévoit une retraite minimum d’au moins 85 % du Smic. C’est le montant envisagé par le gouvernement, mais cela n’a jamais été appliqué !

Pour la CGT, aucune pension ne doit être inférieure au Smic pour une carrière complète

La CGT revendique qu’aucune pension ne soit inférieure au Smic pour une carrière complète, ce qui est le cas aujourd’hui pour des millions de retraités. Lorsqu’on est actif, on ne peut pas être payé en dessous du SMIC, comment cela devient-il possible lorsqu’on arrive à la retraite ?

Le régime des retraites serait en déficit de 12 milliards en 2027, pas d’autre choix que de travailler plus ?

157 milliards d’exonérations de cotisations fiscales et sociales aux entreprises, sans contrôle ni contreparties

Il n’y a pas de problématiques de financement à court et moyen termes selon toutes les projections du Comité d’Orientation des Retraites (COR) et des sources de financement sont possibles : il y a 157 milliards d’exonérations de cotisations fiscales et sociales aux entreprises, sans contrôle ni contreparties. Des groupes font des milliards de profits. Pourquoi ne pas vouloir les taxer ?

 

Egalité salariale femmes/hommes = 5,5 milliards

L’égalité de salaires entre les hommes et les femmes rapporterait 5 ,5 milliards de plus de cotisations vieillesse. L’économiste Michael Zemmour rappelle aussi qu’il suffirait d’augmenter un peu les cotisations patronales et salariales pour revenir à l’équilibre. Si on prend un salaire de 2 000 euros bruts, ça ferait par mois, seulement 1,5 euro de cotisation salarié et 2 euros côté employeur.

Unité de toutes les organisations syndicales et de jeunesse contre les reculs

Alors que ce n’était pas arrivé depuis plus de 12 ans, tous les syndicats ont expliqué à trois reprises, qu’ils n’accepteraient ni le recul de l’âge de départ ni l’allongement du nombre de trimestres pour avoir droit à sa retraite à taux plein. Dans leur communiqué intersyndical ils ont répété que « toutes et tous étaient prêts et déterminés à se mobiliser si le gouvernement demeurait arcbouté sur son projet ». Enfin, malgré le report au 10 janvier de l’annonce de la réforme, l’intersyndicale explique que cela ne changera pas sa position et qu’elle se réunira pour construire la mobilisation dès lors que le gouvernement ou le
président maintient son projet de recul social.

Se mobiliser dans l’unité pour les faire reculer et gagner !

En se mobilisant toutes et tous, nous pouvons les faire reculer, nous pouvons gagner !

 


 

 

 

 

 

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