A quoi joue le président et son gouvernement ? [Edito]

Le contexte anxiogène lié à la pandémie, les derniers attentats odieux ou encore certains faits divers de ces dernières semaines ne serait-il pas sur le point de pousser l’exécutif vers des dérives plus liberticides ?

C’est en tout cas, la question que l’on peut très justement se poser à la suite de plusieurs textes de loi affaiblissant tous les contre-pouvoirs démocratiques.

Qu’il s’agisse de la presse, du parlement, des syndicats ou des associations, tous y voient leurs libertés fondamentales attaquées.

Ces textes gouvernementaux comme la loi d’urgence Covid en application, celle sur le séparatisme en préparation ou celle en débat sur la sécurité globale sont autant de projets de loi, polémiques, divisant l’opinion et créant plus de malaise, d’interrogations que de véritables solutions. Force est  de constater par exemple que l’affaire Benalla qui a déstabilisé le sommet de l’État ou encore certaines violences policières commises à l’encontre des Gilets Jaunes n’existeraient pas si la liberté de la presse ou la liberté d’informer subissaient des reculs majeurs.

C’est le même principe quand un texte d’urgence sanitaire remet en cause la liberté d’expression des organisations syndicales par leurs avis et consultations dans l’organisation du travail des entreprises.

Oui, il est normal que ces craintes exprimées dans la période par les associations et collectifs de journalistes, les syndicats, les parlementaires de différentes couleurs politiques, les citoyens etc. fassent écho dans l’opinion.

Asseoir un tournant plus sécuritaire, plus liberticide pour s'orienter vers une politique plus antisociale

Comme toujours, c’est la pression de la rue qui fait reculer le gouvernement sur le projet de loi sur la sécurité globale. Un camouflet certes, mais la question qu’on est en droit de se poser, c’est que cherche vraiment l’exécutif si ce n’est que de s’appuyer sur la situation d’aujourd’hui pour asseoir un tournant plus sécuritaire, plus liberticide pour s’orienter vers une politique plus droitière de sa base électorale. Des petits calculs dangereux, mesquins, déplacés et opportunistes !

Attention que ces terrains boueux initiés principalement par notre « petit caporal » du ministère de l’intérieur, ne traduisent pas des reculs majeurs sur nos libertés publiques.

Maurad Rabhi
Editorial du journal de la fédération THCB CGT, novembre 2020
►► Source : Journal du THCB - Novembre 2020