Les salariés du privé doivent se mobiliser pour gagner ! [Edito]

Depuis quelques mois l’avenir de nos retraites est mis à rude épreuve. Il est vrai que cet été, le Haut commissaire à la réforme des retraites a remis son rapport avec ses orientations au gouvernement. JP Delevoye est devenu aussitôt secrétaire d’Etat pour défendre son projet devant le Parlement, même si l’exécutif laisse entendre que tout est négociable. Mais l’expérience montre que le pouvoir en place reste sourd au dialogue. Aucune proposition de la CGT n’a été prise en compte, alors qu’il est parfaitement possible de financer une réforme préservant les droits des retraités.

Ce gouvernement entend uniquement le rapport de force et ceux qui menacent de bloquer le pays ! La preuve, les avocats se mobilisent en masse dans la rue et aussitôt un amendement est voté en leur faveur afin d’éviter qu’ils viennent grossir les rangs des manifestants le 5 décembre. Aujourd’hui, c’est du côté des salariés des régimes de la RATP, de la SNCF ou du secteur de l’énergie que s’entrouvrent les portes de la négociation. L’idée consisterait à différer pour eux la date d’application de la réforme. On parle de 2035, 2040, voire la réforme pourrait même  ne s’appliquer qu’aux nouveaux entrants sur le marché du travail.

Ce souci de déminer coûte que coûte la grogne sociale témoigne de la fébrilité qui règne du côté de l’exécutif. Lequel est contraint d’avancer masqué, car son discours sur l’équité a du mal à cacher un projet de régression sociale :  le plafonnement sans discussion de la dépense publique des retraites à son niveau actuel ( 14% du PIB ) alors que le nombre de prétendants est appelé à croître conduira inévitablement à sacrifier les pensions. Plus de monde pour se partager le même gâteau, les parts seront forcément réduites. Dès lors, le gouvernement louvoie, brouille volontairement les messages, n’hésite pas à mentir même pour tenter de sauver son projet de réforme des retraites par points.

Les gilets jaunes ont pris leurs responsabilités en  appelant à se mobiliser avec les syndicats le 5 décembre. Tous les salariés, sans exception, et les retraités sont concernés par ce projet de réforme systémique. Mais n’attendons pas que d’autres fassent le travail à notre place. Je veux dire clairement : les salariés du public et ceux des régimes spéciaux défendent leurs droits à la retraite, dans leurs champs respectifs, nous devons faire la même chose dans nos entreprises du privé le 5 décembre et battre le pavé.

C’est à cette condition et uniquement à cette condition que le gouvernement cèdera pour tout le monde. Il a très bien compris qu’il fallait revoir vite, voire très vite, ses ambitions de départ pour sauver le cœur de son projet de retraite par points. A nous, tous ensemble de renvoyer ce projet « aux oubliettes ». Les salariés belges nous ont montré le chemin l’année dernière, leur gouvernement a été contraint de remballer son projet de système de retraites par points face à leur mobilisation.

La journée d’actions du 5 décembre peut être salutaire.

La fédération appelle à en faire une grande journée de grèves et de manifestations partout dans nos territoires. Chacun devant en adapter les modalités dans son entreprise, pour mobiliser le plus grand nombre de salariés possible. Soyons présents et visibles avec nos banderoles.

Maurad RABHI
Secrétaire général
Editorial du journal de la Fédération THCB, novembre 2019

 

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Tracts et argumentaires :

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