Face à l’austérité, la force du nombre [Edito]

Publié le 26/09/2025

Le 18 septembre 2025 restera une date clé dans l’histoire sociale récente de notre pays.  Après le mouvement de protestation du printemps dernier, « #Bloquons Tout », la mobilisation de cette journée a prouvé que la détermination des travailleurs et de la population ne faiblit pas. Au contraire, elle est plus forte que jamais, alimentée par la colère légitime face à une réalité quotidienne de plus en plus difficile.

Le budget Bayrou 2026, perçu par beaucoup comme une nouvelle insulte aux salariés, aux retraités, aux jeunes et aux services publics, a poussé des centaines de milliers de travailleurs et de citoyens à se rassembler dans toute la France. Ils ont manifesté leur refus de ce plan d'austérité, qui, loin de panser les plaies sociales, menace de porter des coups mortels à notre industrie, nos emplois et nos acquis sociaux. L'ampleur de ces cortèges, dont les chiffres sont impressionnants, a forcé même les médias les plus prudents à admettre que la colère est massive et largement partagée.

Désormais, le gouvernement ne peut plus ignorer la clameur qui monte de la rue et le rejet cinglant de sa politique.

La force de notre mouvement de contestation réside dans sa capacité à faire le lien entre le rejet d'un budget antisocial et les difficultés concrètes vécues par des milliers de travailleurs dans leurs entreprises, leurs quartiers et leurs familles. Ce n'est pas qu'une question de chiffres, c'est un mouvement qui met un visage sur les conséquences des choix politiques.

C’est pour maintenir cette pression qu’une nouvelle journée nationale d’action et de grève interprofessionnelle est déjà prévue pour le 2 octobre, dont la clarté de l'objectif est d’amplifier la contestation. Car ce projet budgétaire est bien plus qu'un simple acte de gestion neutre, c'est une déclaration de guerre aux plus modestes, une attaque frontale contre la classe laborieuse et une trahison de la promesse républicaine de solidarité. Ce plan ne fait qu'accélérer le déclin de secteurs entiers déjà fragilisés par des décennies de politiques néolibérales. Loin de protéger le « made in France », il le sacrifie sur l’autel de la rentabilité financière.

Cette politique d’abandon, nous la voyons de nos propres yeux, dans nos usines et nos ateliers, là où la valeur se crée. Elle se traduit par des drames sociaux qui brisent des vies et anéantissent des perspectives d'avenir. On le voit à travers l'exemple des salariés de France Teinture, à Troyes, dont l’entreprise a été placée en redressement judiciaire, ou de TDV Industries, qui menace des centaines d'emplois. Même des marques emblématiques comme Le Coq Sportif ou Petit Bateau ne sont pas épargnées. la première a échappé de peu à la faillite après un redressement judiciaire, tandis que la seconde est mise en vente, risquant de finir dans les mains d’un fonds financier étranger qui ne se souciera ni des emplois ni du savoir-faire. Ces exemples loin d’être de simples faits divers, sont bien au contraire, les symptômes d’une maladie économique et sociale qui ronge le pays.

Le 2 octobre, soyons encore plus nombreux en grève pour imposer nos revendications d’entreprises et la justice sociale

Face à cette politique antisociale et à ce déni de réalité, notre seule force réside dans l’unité et la mobilisation. C’est pourquoi, la journée nationale d’action, de grève interprofessionnelle du 2 octobre doit devenir un nouveau temps fort de la contestation pour bloquer la machine économique, paralyser la production, et contraindre le gouvernement à modifier son budget dans le sens de la justice sociale. Le gouvernement doit comprendre qu'il n'y a pas de fatalité à l'austérité et qu'une autre politique est possible. Une politique qui investit dans les services publics, qui protège l’emploi et qui garantit un avenir digne pour tous.

Notre fédération THCB appelle l’ensemble des salariés de toutes les entreprises de nos secteurs à se mobiliser massivement. C’est par notre nombre, notre détermination et l’unité de nos luttes que nous pourrons faire reculer ce gouvernement pro-patronal et imposer une véritable alternative sociale et solidaire. Plus que jamais, l'unité syndicale, forgée dans la lutte, est notre meilleure arme..

Hassen NASSI
Secrétaire général
Editorial du journal de la Fédération THCB, septembre 2025


Source  : Journal du THCB septembre 2025


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