
Publié le 28/09/2025
TDV entreprise en sursis !
L’entreprise TDV Industrie, spécialisée dans la production de vêtements, techniques basées à Laval en Mayenne est menacée par une fermeture d’entreprise pour la fin de l’année. 120 emplois sont directement impactés par l’annonce.
La direction se défausse sur deux éléments macro-économiques pour mettre son couperet, la conjoncture économique en Europe et la concurrence asiatique. Des arguments que nous considérons un peu faciles pour le groupe familial mayennais Coisne&Lambert. La cessation d’activité pourrait tomber dans quatre mois selon la direction si aucun repreneur n’est trouvé.
Pourtant, le syndicat d’entreprise CGT venait de négocier avec la direction un accord d’activité partielle longue durée rebond (APLD Rebond) suite à la baisse d’activité. Force est de constater que le groupe ne se satisfait pas de ce dispositif d’aides publiques pour préserver l’emploi et décide maintenant de passer en urgence à une nouvelle étape en proposant un plan de licenciement collectif mais en gardant toujours cette épée de Damoclès sur la cessation d’activité.
Des salariés déterminés à défendre leurs emplois
Inacceptable pour le syndicat CGT, l’union départementale et la fédération qui tentent de s’organiser contre ce qui s’appelle une liquidation programmée de l’entreprise. Les salariés ont reçu ces
annonces comme un coup de massue mais restent déterminés à défendre leurs emplois .
La fédération va dans les tous prochains jours recevoir les délégués et analyser avec les experts du CSE, l’expertise économique et stratégique pour vérifier si réellement la direction a investi 15 millions d’euros ces dernières années sur son site industriel pour moderniser ses équipements, la situation financière et économique et les alternatives stratégiques. La CGT va exiger des pouvoirs publics et de ce groupe industriel du temps et des moyens pour se faire accompagner par un cabinet de reprise d’activité sans que le groupe ne s’y oppose. Les salariés de l’entreprise doivent garder espoir et lutter ensemble pour une solution de reprise qui garantisse l’emploi.
Le groupe Chargeurs met en vente Novacel !
Décidément, le contexte géopolitique pousse nombre de groupes à se réorganiser et à accélérer tous azimuts leurs stratégies industrielles et financières. C’est le cas pour le groupe Chargeurs qui profite de cette période incertaine pour envisager de céder sa division des matériaux innovants à Rouen avant la fin 2025.
Pourtant, la situation du groupe s’était fortement redressée depuis quelques années. Depuis l’arrivée du PDG Michael Fribourg, ce groupe semblait avoir retrouvé une certaine sérénité et quelques couleurs en multipliant par trois son chiffre d’affaires tout en amplifiant les investissements à tout va hors de France. Seule ombre au tableau la stratégie développée s’éloignait de l’activité industrielle principale du textile. Dans différents articles fédéraux antérieurs, la fédération reconnaissait un redressement financier en général, mais s’inquiétait fortement sur deux points : l’absence d’accroissement de l’emploi et industrie en France et la diversification de ses activités en trois pôles : culture et éducation, mode et savoir-faire ainsi que matériaux innovants.
Un fonds d’investissement coté en bourse
Nos inquiétudes étaient bien fondées ! Non seulement, le groupe Chargeurs est devenu par la force des choses en se réorganisant un fonds d’investissement côté en bourse adoubé par de grandes familles industrielles françaises, mais avec quasiment plus aucun emploi en France ! Le changement d’identité pour devenir « Compagnie Chargeur Invest » dernièrement a scellé cette transformation financière. La bourse non plus ne s’y est pas trompée en saluant la décision de céder Novacel par une hausse de l’action Chargeur de 7 %.
Incompréhensible pour cet ancien très haut fonctionnaire de Bercy qui faisait de l’industrie en France un étendard !
La CGT va se battre dorénavant pour que l’entreprise Novacel reste dans les mains d’un véritable industriel …
Petit Bateau dans les mains d’un fonds financier !
On savait que le groupe Rocher, propriétaire de la Marque Petit Bateau était en discussion depuis juin dernier pour céder cet institution du textile Aubois. Après avoir confisqué les dividendes de Petit Bateau pendant des décennies, le groupe Rocher se sépare de la marque.
Officiellement le groupe évoque un recentrage de son activité sur son cœur de métier. Officieusement, le groupe se débarrasse de Petit Bateau pour faire une opération financière juteuse, alors que la marque subissait un fléchissement de son image.
Comme toujours dans ce genre d’opération, les syndicats sont mis devant le fait accompli. Pourtant le groupe familial Rocher s’était engagé devant le CSE et les pouvoirs publics à rechercher un repreneur industriel français. La suite, on la connaît ! La direction essaie d’enfumer les salariés avec une histoire. Le fonds d’investissement américain Régent serait, tenez-vous bien, un fond familial financier pas comme les autres.
La CGT réclame un accord de transition pour protéger les salariés et l’emploi
Face aux réactions élogieuses des élus locaux et du maire de Troyes François Baroin, la CGT s’organise et met des conditions. La fédération, l’union départementale et le syndicat du textile CGT se sont réunis fin septembre pour parler d’une même voix. Tous exigent des engagements écrits. La CGT réclame qu’un accord de transition à durée déterminée soit en préalable validé entre le groupe Rocher et le fonds Régent avant la consultation des élus du personnel pour la vente prévue début novembre.
Cet accord d’une durée de sept ans devra garantir la préservation de l’ensemble des contrats de travail, de l’engagement du maintien des usines à Troyes dont celle de la confection, le maintien des accords et des droits collectifs des salariés, tout comme un engagement sur les investissements financiers . C’est à ce prix que les membres CGT pourraient rendre un avis positif sur la consultation du projet.
La fédération invite les salariés et le syndicat de Petit Bateau à s’organiser autour de cette revendication forte pour préserver la stabilité de l’emploi textile dans ce département. Nous devons obtenir impérativement par la lutte ou la négociation cet accord de transition, seul dispositif pour protéger correctement les salariés et l’emploi.
La fédération reste malgré tout très inquiète de l’évolution stratégique de l’emploi à moyen terme. En effet, une partie très importante de la production de
Petit Bateau qui se fabrique aujourd’hui au Maghreb (Maroc, Tunisie) pourrait être délocalisée demain par le fonds Régent vers l’Asie ou le Bangladesh. Une partie du monde où la main-d’œuvre est moins chère et les marges financières plus conséquentes !
L’avenir de France teinture en suspens !
L’entreprise France Teinture, basée à Troyes dans l'Aube a déposé son bilan le 29 juillet dernier.
Cette entreprise de teinture fait face à de graves difficultés économiques. Elle a notamment perdu plusieurs commandes dont l’équipementier Le Coq Sportif et le marché public des uniformes des policiers et de la gendarmerie.
Obliger à produire en France pour l’attribution des marchés publics
Des critères de marchés publics décriés régulièrement par notre fédération dont nous mesurons les dégâts si ces contrats ne sont pas encadrés par une obligation de produire une partie sur le territoire français. 80 emplois sont maintenant directement menacés. Il est vrai aussi que l’entreprise a accumulé des dettes sociales et fiscales.
Le syndicat CGT et la fédération ont pris acte de ce redressement judiciaire mais exigent de la direction d’entreprise et de l’administrateur plus de transparence avec les organisations syndicales ainsi qu’une méthode de travail pour préserver l’emploi et trouver un repreneur car le délai du tribunal reste restreint. Plusieurs grands groupes du textile comme Lacoste, Petit Bateau et Le Coq Sportif du territoire doivent aussi s’engager sur des commandes plus conséquentes pour sauver cette entreprise de teinture.
► Source : Journal du THCB septembre 2025
► A consulter également :
-
Des garanties pour l’emploi et les salariés de Petit Bateau ! [Communiqué]
-
Industrie (Marck&Balsan, Le Coq sportif) : la casse des emplois et des outils se poursuit