Publié le 28/02/2024
Après l’annonce surprise de la vente de Kalhyge, deuxième groupe industriel du secteur des blanchisseries, par la Mutuelle hospitalière nationale (MNH), les délégués CGT se sont réunis en urgence mi-février à la Fédération, accompagnés de leurs experts, autour du nouveau secrétaire général Hassen Nassi, pour apprécier la situation et définir la stratégie syndicale de la CGT.
À ce stade, la réunion a confirmé les très fortes inquiétudes sur le maintien des accords collectifs, des emplois ou encore la préservation de l’ensemble des établissements de Kalhyge. Nous avons acté aussi de très fortes inquiétudes sur le montage juridique de la future structure industrielle.
Rachat avec effet de levier très agressif
Il semble que le quatrième groupe de blanchisserie Anett soit dans l’obligation de s’endetter lourdement pour faire une proposition de rachat et asseoir une majorité de 51 % du capital dans la nouvelle société. Les banques françaises rentreraient aussi dans le capital, mais par leurs filiales avec des fonds d’investissement ou de retournement. Vu les résultats du groupe Anett, il est fort à parier que seul un modèle de «LBO»
(ou « effet de levier ») très agressif se mette en place pour boucler le tour de table financier. Nous ne savons pas précisément à ce stade à quelle hauteur la mutuelle MNH s’engagera dans le capital de la nouvelle entreprise. Là aussi, sûrement très en-dessous d’une minorité de blocage, histoire de ne pas avoir à assumer la responsabilité sociale de la casse de l’emploi et du démantèlement inéluctable de plusieurs sites industriels. Les choses commencent décidément très mal car les experts nous expliquent qu’ils n’ont eu aucun document de la part du groupe Anett pour démarrer l’expertise économique. Anett a refusé catégoriquement de donner toute information sur la capacité de chargement de leurs sites de production ainsi que sur la stratégie industrielle qui sera mise après la vente. « Secret défense » nous dit-on pour ne pas divulguer trop d’informations à la concurrence… mort de rire !
Construire un rapport de force pour une grève dure si nécessaire
Face à une vente qui s’avère désastreuse pour les salariés, les délégués CGT, les experts, les avocats et la Fédération sont décidés à mener différentes démarches avant l’avis du comité social et économique central. Nous avons décidé d’informer rapidement les salariés sur la situation très préoccupante de l’emploi et de construire un rapport de force pour une grève dure si nécessaire. Nous allons aussi exiger à la Mutuelle, mais surtout à la direction du groupe Anett de s’engager par écrit sur leur responsabilité sociale sur une durée déterminée et par avocats interposés.
Interpeller le ministère de l’industrie
Enfin, nous allons interpeller rapidement le ministère de l’industrie, ou le conseil national de l’industrie, pour veiller à ce que la vente d’aujourd’hui ne soit pas un désastre industriel pour demain !
► Source : Journal du THCB février 2024
► A consulter également :